PARTIE 2 : Folegandros
Le sixième jour
Nous ne nous lassons pas d’admirer la mer depuis notre chambre. Et pourtant, ce matin, nous quittons Milos avec une petite pointe de nostalgie. Nous avons profité pleinement de l’île, son exploration a été un émerveillement quotidien. Jusqu’à présent tous les conseils prodigués par l’Agence Sensations du monde se sont révélés justes. Nous espérons que la poursuite du voyage vers Folégandros nous envoutera tout autant.
Depuis le port d’Adamas, il nous faut 2 heures pour arriver à destination en bateau. Le cadre y est très différent. Cette petite ile est beaucoup plus brute, plus aride. Le coté montagneux domine, les falaises paraissent plus grandes, plus impressionnantes. Nous débarquons à Karavostasis, joli petit port au fond de l’anse. Un mini bus nous transporte vers notre hotel, l’Asthrapalas situé à Chora, la seule ville de l’île.
Premier grand moment, La vue y est fantastique : face à nous, l’emblématique église de Panagia. Elle domine tout depuis son piton rocheux. Les chambres de l’hôtel se répartissent en maisonnettes typiquement cycladiques au-dessus de la piscine. L’établissement est bien situé puisque la veille ville de Chora est à environ 250 m à pied. Nous sommes impatients de descendre visiter le village.
Rapidement, nous empruntons les ruelles très étroites de Chora. L’ambiance y est très sympa. La majorité des ruelles abrite des restaurants. Ils étalent leurs terrasses sur de belles places ombragées ou directement le long de la rue. Quelques cafés et bars à cocktails participent également à l’animation générale aux heures des repas. Des boutiques d’artisanat et bijoux complètent le tableau. Nous nous engouffrons avec intérêt dans les ruelles les moins touristiques, trouvant ainsi une pâtisserie remplie de délicieuses spécialités locales. Rien que d’y penser, je m’en lèche encore les babines !
Un petit panneau « Castro » indique l’ancien cœur du village. Ce centre historique est encore visible grâce à 3 ruelles accueillant des maisons de caractère ancien remarquablement rénovées.
Après avoir bien crapahutés et avant de se lancer à l’assaut de l’église de Panagia, nous faisons halte pour déguster un Café frappé, ce café grec servi avec beaucoup de glaçons.
Une fois désaltérés, nous marchons le long des impressionnants lacets à flanc de falaise. Le trajet est exposé sud sans ombre. Courageusement, nous atteignons le promontoire qui domine le village. Nous sommes seuls, seuls à avoir gravi par une telle chaleur la montagne… La vue en contrebas est saisissante. Nous arrivons à l’église, 3 ouvriers s’afférent à sa rénovation. Elle est splendide.
Nous rejoignons notre hôtel pour un plongeon, très attendu, dans la piscine. La vue au loin sur l’église de Panagia nous rappelle le parcours réalisé dans la journée. Je pense que nous pouvons être fiers de nous. Vue de l’hôtel, la montée paraît assez vertigineuse !
Le septième jour
L’île n’est pas très grande, mais nous décidons, faute de voiture, de louer un quad pour l’explorer. Finalement, le véhicule tout terrain était une très bonne idée.
Folégandros, est une île à la beauté brute. Très arides, les routes sont assez chaotiques. Les habitants élèvent et utilisent encore les ânes pour se déplacer et transporter les affaires du quotidien. Certains équidés s’approchent à notre arrivée devant les enclos. Cela nous donne une impression agréable d’un autre temps, plus paisible et loin du stress des grandes villes.
Le paysage est façonné en terrasses délimitées par des murets. La végétation est assez rare, preuve d’un climat très sec. Nous évoluons dans des terres de landes montagneuses.
Pour commencer notre virée, nous choisissons la petite plage de Katergo. Nous ne pouvons l’atteindre en quad. Les derniers deux kilomètres se font à pied en empruntant un véritable muletier. Mais l’effort en valait la peine. Il s’agit de la plus belle plage de Folégandros. Du haut de la colline, la vue est magnifique. Nous pouvons observer les fonds marins avec ses différents tons de bleu. La crique est splendide et invite à la baignade. La difficulté d’accès à l’endroit fait que nous sommes seuls. Une plage privée, une mer chaude, comment résister ?
Nous ne nous posons pas la question bien longtemps, et succombons à la tentation de la baignade et de la bronzette. (On peut aussi accéder à Katergo en bateau, le trajet prend 12 à 15 mn et coûte environ 10€/pers.)
Nous repartons pour Chora en suivant la route de crêtes qui domine l’île. Elle permet de surplomber les 2 versants. Au sud, nous descendons par un chemin très raide vers le petit village d’Agali. Ce port abrite une plage plutôt fréquentée et familiale. A quelques pas de là, il est possible d’accéder à des plages plus intimes, celles de Galifos ou Gia Nikolaos. Nous testons Galifos, véritable plunge naturel. Les parois rocheuses, qui nous entourent, possèdent un nombre impressionnant de strates de pierres de couleurs différentes. Un nouveau petit bonheur!
Il nous reste les plages du nord-ouest à essayer… Nous rejoignons par de petites routes de terre celles de Ligaria et Agia Geogios. Elles sont moins fréquentées mais aussi moins jolies. Nous ne nous attardons pas et continuons vers Chrisopigi. Cette partie de la côte est très sauvage. Nous allons au bout de la péninsule ouest pour profiter du coucher de soleil.
Nous dînons dans l’un des restaurants d’Ano Meria, le deuxième village le plus important après Chora. Il s’étire tout en longueur, en haut de la crête. Nous choisissons le restaurant Sinadisi. Il possède une carte courte mais sert une cuisine fraiche, très locale, copieuse, et, ce qui ne gâche rien, l’accueil y est fort sympathique. Une adresse que nous conseillons donc fortement !
Le retour de nuit en quad vers Chora est assez impressionnant, la route parait encore plus sinueuse. Elle n’est pas très éclairée. Après quelques frayeurs nous parvenons à l’hôtel pour passer notre ultime nuit sur Folégandros.
Le lendemain nous prenons le bateau pour Amorgos.
AMORGOS
Le huitième jour
Avant de prendre le bateau, nous flânons une dernière fois dans les ruelles de Chora les plus proches de la falaise. C’est la partie de la ville que nous préférons, elle est pleine de charme. Quelques habitants y résident à l’année, mais la grande majorité des anciennes maisons à étages se transforment peu à peu en maisons d’hôtes.
Un bus nous dépose à l’embarcadère des speeds boat. Une fois sur les quais, nous avons dû montrer de la patience, puisque le jet catamaran, est arrivé avec plus d’une heure de retard. Après un bref passage par Santorin, nous accostons, enfin, à Katapola, port principal d’Amorgos. Nous rejoignons Aegiali en mini bus. Le parcours est très sinueux. Nous prenons de l’altitude pour atteindre Chora la capitale perchée au cœur de l’île. Vous remarquerez que toutes les capitales d’îles s’appellent Chora. Ce mot signifie village en grec. Nous découvrons, depuis le véhicule, de très beaux paysages avec peu de végétations. Des troupeaux de chèvres en liberté broutent sur les pentes escarpées et envahissent la route à leur guise.
Après environ 40 mn de trajet, Nous apercevons la large baie d‘Aegali: une grande plage de sable et petit village caché dans un creux. Elle est magnifique !
Nous séjournons à l’hôtel Aegalis ***** surplombant l’anse. Sa position en hauteur, ses équipements haut de gamme (superbe piscine avec bar, magnifique spa) en font une véritable merveille. L’éblouissement continue lorsque nous prenons possession de notre chambre avec terrasse et vue panoramique sur la baie.
Nous quittons cependant notre chambre pour nous rendre à la plage. Un petit chemin permet de l’atteindre depuis l’hôtel ; il n’y pas trop de monde et la baignade est un vrai bonheur.
La fin de journée arrive vite et nous rejoignons le restaurant de l’hôtel. Nous avons choisi la demi-pension, possible dans cet établissement. Notre choix s’avère judicieux. Le restaurant offre une ambiance très romantique grâce à sa vue sur la baie. Le personnel est très agréable. Le menu est suggéré par l’hôtesse en fonction de nos envies. Nous nous sentons uniques et c’est très agréable. Le repas est copieux, gouteux, arrosé d’une bouteille de vin blanc de Santorin. Bref, divin !
Le neuvième jour
Au lever, nous testons la plage de Levrossos que l’on peut atteindre en suivant la route à seulement 500m de l’hôtel. Elle est plus intime et parfaite pour une rapide baignade matinale.
Aujourd’hui nous optons pour une visite de L’île en voiture. Nous louons un petit véhicule jusqu’au lendemain matin. Nous parcourrons cette île volcanique jusqu’au fameux monastère de Panagia Chosoviotissa. A seulement quelques kilomètres de la capitale, ce bâtiment est incroyable. Il est comme soudé dans la roche. Pourtant sa couleur blanc immaculé le fait ressortir de façon spectaculaire. On y accède par un très long escalier en pierre. Aujourd’hui il y a énormément de vent. Les gens fluets devant nous ont du mal à rester debout nous prenons quelques photos mais ne restons pas très longtemps, nous essaierons de revenir plus tard.
Heureusement, à quelques centaines de mètres, se trouve un lieu de tournage du film mythique Le Grand Bleu: la crique d’Agia Anna. Je suis une grande fan ! je découvre de mes propres yeux le lieu où Jacque enfant dévale la pente vers la crique. La petite chapelle qui domine toujours le site est présentée comme une maison dans le film. Elle est splendide.
Puis nous continuons vers la plage de Mouros. Nous avons devant les yeux une belle plage de galets restée très sauvage. Nous y découvrons deux petites grottes sous-marines. Enfin, nous nous attablons à une taverne pour goûter du ladotyri, spécialité fromagère à base d’huile.
Il y a beaucoup de monde en ce milieu de journée. Nous observons et savourons l’ambiance avec délice. Notre voyage est très dépaysant et c’est ce dont nous avions besoin.
Il nous reste encore des lieux à explorer. Notre périple reprend en passant par Ammoundi, plage de sable entourée de coteaux rocheux. Elle est moins peuplée mais très exposée au soleil. Nous poussons ensuite vers l’extrémité à la pointe sud et atteignons Kalotaritissas. Nous sommes rapidement envoutés par le côté paradisiaque de cette grande crique. Elle forme une large anse donnant l’impression d’un lac intérieur. La plage est sublime : une eau translucide peu profonde qui permet d’observer les poissons et de bien voir nos pieds. Nous profitons un bon moment de l’endroit.
Nous décidons de prendre le bateau vers l’ile de Gramvoussa. Après 10 min de traversée, nous nous installons dans la partie gratuite, sans transat et nous baignons dans la mer chaude.
Au retour, passage par un autre lieu mythique du Grand Bleu, le bateau échoué. Dans le film, nous pouvons apercevoir le bateau lorsque Enzo, enfant, sauve le soldat. Aujourd’hui le bateau s’est effrité et il est composé de 2 parties.
Ensuite, nous nous arrêtons au village principal : Chora. Le village est perché sur l’un des points culminants de l'île. Nous avons beaucoup aimé déambuler dans la ville. Les petites places ombragées, les élégantes maisons et les multiples chapelles apportent un côté très authentique. L’ensemble a beaucoup de cachet. Nous empruntons également les 2 ruelles les plus commerçantes, et donc plus touristiques. Elles regorgent de boutiques d’artisanat et de restaurants.
Avant de regagner Aégiali, nous faisons halte au village de Tholana qui surplombe l’île. La route s’arrête à la porte du village. C’est vraiment un lieu à découvrir. Le coucher de soleil y est très beau et illumine toute la partie nord d’Amorgos. Dans le village, entièrement piéton, règne une ambiance de vendredi soir. Les restaurants réputés du village ne désemplissent pas avec leurs tables dressées dans des ruelles en escaliers. Nous vous conseillons de goûter le Patatato, un ragout de chèvre au restaurant Santouraki. L’ambiance qui règne ici nous donne l’envie de revenir.
Nous rentrons diner à l’hôtel et savourons comme la veille un délicieux repas avec, cette fois, un vin de Paros !
Dixième jour
Notre voyage s’achève aujourd’hui, nous profitons de la voiture pour visiter Lagkada , ravissant village avec des ruelles en escalier. Il surplombe la plaine d’Aegialis. Depuis la cité part une randonnée qui rejoint le monastère de Stavros. La carte mémoire de l’appareil photo se remplit, à une vitesse folle, tant les paysages sont étourdissants.
Puis nous retentons notre chance au Monastère de Panagia Chosoviotissa. Pas une once de vent, le site est sensationnel. Nous ne rentrons que par petits groupes, les autres attendent dehors. Pour entrer, les femmes se couvrent les épaules et les jambes et les hommes cachent également leurs gambettes. Les bâtiments à flanc de montagne accueillent un peu plus d’une dizaine de moines. Les religieux offrent à chaque visiteur un gâteau au miel et du thé ou un verre d’alcool local. L’espace est très étroit. Nous accédons aux différents espaces par des escaliers. Les moines doivent rester en forme avec toutes ses marches… Nous ne regrettons pas d’être revenu, c’est vraiment un lieu unique.
Avant d’embarquer pour Mykonos, nous nous installons à la terrasse d’un bar pour boire un dernier café glacé et pour attendre le bateau qui a du retard. Il semblerait que ce soit une habitude sur les îles. Cela nous permet de faire le point sur notre voyage. Nous voici en fin de parcours. Dans quelques heures, nous monterons dans l’avion à Mykonos pour rentrer à Paris.
Nous ne réalisons pas encore. Notre séjour est une vraie réussite. Nous avons été pendant ces 10 jours totalement dépaysés et totalement éblouis par ce que nous avons vu. Le nombre de superlatifs et de formules mélioratives que j’emploie dans mon texte témoignent, dès le premier jour, de notre ébahissement. Comment décrire avec les mots justes tout ce que mes yeux ont vu. C’est très difficile. Une seule solution pour vous, faire comme nous ! Faîtes confiance à sensations du monde et partez vivre de merveilleuses (encore un pour la route !) vacances dans les cyclades.